Les risques liés aux nouvelles technologies de propulsion

Si les nouvelles énergies de propulsion n’augmentent pas nécessairement les risques en général, elles peuvent générer de nouveaux phénomènes dangereux, particulièrement en milieu souterrain, qu’il faut comprendre, prévenir et traiter au mieux. Le CETU est impliqué depuis plusieurs années dans l’étude de ces phénomènes, et a lancé en 2022 un axe stratégique de recherche qui leur est dédié.



Contexte


Chacun le sait, nos mobilités connaissent aujourd’hui des évolutions majeures liées à l’urgence écologique : réchauffement climatique, pollution de l’air, bruit sont autant de nuisances du trafic routier que les nouvelles mobilités peuvent réduire.

Il faut réduire le trafic automobile au profit des autres modes de déplacement, mais aussi rendre plus « propre » les véhicules qui devront continuer à circuler, qu’il s’agisse de transports de marchandises, de transports en commun ou de véhicules individuels. Pour les véhicules légers, on s’oriente vers une électrification massive du parc, de même que pour les transports de marchandises locaux. L’hydrogène devrait prendre le relais du diesel pour les transports longue distance, ainsi que pour certains transports en commun. Quant au gaz naturel, il est déjà bien présent comme énergie de transition, dans les transports en commun et d’autres flottes urbaines (livraison, ramassage d’ordures). La mutation s’amorce également dans les transports ferroviaires, avec des trains à hydrogène qui devraient supplanter certaines rames diesel dès 2025 dans plusieurs régions.



Les risques associés aux nouvelles technologies de propulsion


Le risque incendie est déjà présent dans les tunnels, et mobilise depuis de nombreuses années d’importants efforts de recherche, d’équipement des tunnels et d’organisation des exploitants et des service de secours. Les nouvelles énergies de propulsion n’augmentent pas nécessairement les risques en général, mais peuvent générer de nouveaux phénomènes dangereux, particulièrement en milieu souterrain, qu’il faut comprendre, prévenir et traiter au mieux.

Les feux de batteries ne sont pas plus puissants que les feux de véhicules à essence que nous connaissons bien, mais peuvent poser des difficultés aux services de secours pour leur extinction, et donc à l’exploitant pour la reprise du trafic. Les technologies de batteries sont variées et en évolution rapide, et il faut être attentif aux risques associés. Les gaz comprimés ou liquéfiés peuvent être à l’origine d’explosions en cas de fuite ou de défaillance des systèmes de sécurité.



Les activités de recherche du CETU sur cette thématique


Le CETU est impliqué depuis plusieurs années dans l’étude de ces phénomènes, et a fortement accru sa mobilisation en 2022 avec le lancement d’un axe stratégique de recherche qui leur est dédié. Dans ce cadre, les différents aspects des problématiques sont abordés.

Le groupe de travail « Nouvelles énergies et risques technologiques en tunnel » (NERTT), piloté par le CETU, rassemble des exploitants, autorités organisatrices de la mobilité, services de secours et experts techniques. Il a pour objectif d’établir un état des lieux commun des risques, mais aussi des contraintes légales et pratiques de chacun. Ce document sera publié en début d’année 2023, afin de servir de base de discussion avec les autorités locales et nationales.

Des recherches autonomes ou en partenariat visent à préciser nos connaissances sur le déclenchement et les conséquences des phénomènes explosifs liés aux gaz comprimés ou liquéfiés (gaz naturel et hydrogène). On cherche notamment à comprendre quels paramètres, liés au véhicule ou au tunnel, influent sur l’ampleur des événements redoutés, et comment évaluer au mieux leurs conséquences sur les usagers, les services de secours et les structures des ouvrages.

Le travail sur la méthode de prise en compte de ces nouveaux phénomènes dans les analyses de risques, notamment les études spécifiques des dangers, a également commencé, en partenariat avec de nombreux bureaux d’études.

Le domaine ferroviaire n’est pas en reste : le CETU a co-piloté avec l’EPSF un groupe de travail visant à analyser en amont les risques potentiels liés aux trains à hydrogène, et apporte son expertise pour le transport de batteries ou de véhicules « nouvelles énergies » par rail.

À l’échelon international, le CETU est impliqué dans le groupe de travail PIARC consacré aux nouvelles énergies en tunnel routier, et intervient régulièrement sur le sujet dans des conférences ou colloques (ISAVFT, Interflam, ITACET, ITA-COSUF, etc.).


Références bibliographiques :


WILLMANN (C.), TRUCHOT (B.), New Energy Carriers and Additional Risks for User Safety in Tunnels, INTERFLAM 2019, Londres, 1-3 juillet 2019, pp. 1833-1844

WILLMANN (C.), TRUCHOT (B.), User’s safety in tunnels - additional risks of new energy carriers vehicles, 8th ISAVFT, Athens, 25-27 septembre 2019, pp. 450-464

PIARC, Impact des nouvelles technologies de propulsion sur l’exploitation et la sécurité des tunnels routiers – Études de cas (en anglais), 2022, 46p.

PIARC, Impact des nouvelles technologies de propulsion sur l’exploitation et la sécurité des tunnels routiers - Rapport technique (2023)



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