Quels sont les risques spécifiques aux tunnels ?

Nous ne traitons ici que des risques pour les usagers circulant en tunnel et non pas des risques pendant la construction.

Une première nature de risque est liée à l’instabilité de l’ouvrage et des équipements accrochés à la voûte. La surveillance et l’entretien réguliers permettent de se prémunir totalement contre ces risques. Le mauvais fonctionnement de l’éclairage ou de l’amenée d’air frais (que l’on désigne par le terme de « ventilation sanitaire ») peut nuire au confort de l’usager et même l’incommoder (opacité et toxicité de l’air).

Les événements générateurs de risques, tels que pannes, incidents, accidents, incendies peuvent avoir des conséquences aggravées en raison du caractère confiné du tunnel. L’immense majorité des incendies sont causés par une inflammation spontanée des véhicules par défaillance technique, mais tous les rares incendies ayant entraîné des décès sont consécutifs à un accident, à l’exception toutefois de l’incendie de 1999 dans le tunnel du Mont-Blanc.

L’incendie de poids lourds est l’évènement le plus redouté en tunnel. C’est sur ce cas que se focalise toute l’attention des concepteurs et exploitants.

L’ordre d’apparition des effets de l’incendie est le suivant :

  • l’arrivée des fumées, très opaques et incapacitantes, gêne considérablement l’évacuation des usagers, Retour ligne manuel
  • les usagers qui n’ont pas pu s’évacuer à cause du manque de visibilité sont incommodés voire asphyxiés par les fumées dont la toxicité augmente, Retour ligne manuel
  • la chaleur dégagée par l’incendie provoque de fortes températures.
Comme l’indique la figure ci-contre, les facteurs de risque sont les véhicules et leur chargement, le comportement des usagers, les caractéristiques de l’infrastructure et la capacité de l’exploitant à bien utiliser les équipements mis à sa disposition.

Les autorités locales n’ont pas de pouvoir sur la conception des véhicules, mais elles peuvent interdire ou réglementer le passage de certains véhicules comme par exemple ceux de transport des marchandises dangereuses (TMD).

Par infrastructure il faut entendre d’une part, les caractéristiques géométriques et le génie civil du tunnel, y compris les issues de secours, et d’autre part l’ensemble des équipements techniques (alimentation électrique, éclairage, ventilation, détection, radiocommunications, signalisation, etc.).

Le degré d’exploitation est extrêmement variable selon les ouvrages, allant de l’absence de surveillance à une supervision très sophistiquée où l’exploitant, grâce aux informations qui lui sont apportées (entre autres par la détection automatique d’incidents) est en mesure d’agir très rapidement :

  • information de l’usager en l’incitant à adopter le comportement le plus adapté,
  • alerte des services de secours (avec un enjeu particulier pour les pompiers dont la rapidité d’intervention conditionne les possibilités de maîtrise de l’incendie et d’extinction),
  • action sur les équipements à sa disposition (fermeture du tunnel, mise en fonctionnement du désenfumage, etc.), déclenchement de l’intervention sur site des équipes spécialisées d’exploitation.

Il convient de souligner le rôle essentiel que joue le comportement des usagers. Avant que les services d’intervention et de secours n’aient eu le temps d’arriver sur les lieux, les usagers sont seuls dans le tunnel. Leur comportement et en particulier leur réactivité dans les toutes premières minutes qui suivent l’événement initial constitue un facteur déterminant de la sécurité. Cela explique les efforts qui sont portés aux équipements permettant de guider l’usager en difficulté.

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