Bilan de santé des ouvrages souterrains servant à l’alimentation en eau du canal des Vosges.
Dernièrement, le CETU a réalisé deux missions d’appui auprès de Voies Navigables de France (VNF), Direction Territoriale du Nord-Est et plus particulièrement pour le compte de l’unité technique en charge de la maintenance du Canal des Vosges.
Suite à un effondrement dans le tunnel de la Bourieure en novembre 2019, le CETU est intervenu pour établir un diagnostic géotechnique et structurel, identifier les causes de cet accident et proposer des solutions de traitement pour permettre à nouveau l’exploitation de l’ouvrage.
Suite à ce sévère avertissement conduisant à la ruine partielle de cet ouvrage, VNF a souhaité mieux connaître l’état de son patrimoine pour anticiper tout autre potentiel désordre pouvant impacter lourdement son réseau navigable. C’est ainsi qu’une deuxième mission de diagnostic a été confiée au CETU fin 2020, pour inspecter l’ouvrage voisin à celui de la Bourieure, à savoir le souterrain de Bénavau.
Ces tunnels historiques sont des ouvrages mixtes d’un point de vue structurel ; certains tronçons sont au rocher alors que d’autres sont revêtus en maçonnerie. Une expertise à double compétence était alors requise pour cette mission et a conduit à une intervention commune des pôles Géologie Géotechnique et Dimensionnement (GGD) et Matériaux, Structures et Vie de l’Ouvrage (MSVO) du CETU.
Cette équipe a ainsi examiné le tunnel sous toutes ses coutures et relevé quelques pathologies et signes de vieillesse. Rien que de plus normal pour un ouvrage de plus de 140 ans ! L’analyse des désordres, la mise en perspective dans le contexte géotechnique, mais surtout l’étude de documents d’archives de la construction datant 1877, ont permis d’expliquer la cause de ces désordres sans équivoque. Un avantage certain pour trouver une solution de réparation adaptée.
C’est notamment en examinant des coupes d’ouvrages, éditées lors de la construction, que plusieurs objets cachés ont été retrouvés : d’anciens puits de ventilation de chantier comblés ou d’anciens fontis remblayés, par lesquels l’eau du massif ruisselle et occasionne par la suite des désordres en voûte ou sur les piédroits de l’ouvrage.
Les archives papiers de la construction de l’ouvrage, reproduites par lithographie à Épinal, ont ainsi traversé les temps sans encombre et le dessin précis de l’auteur délivre toujours de très riches informations. Nos archives numériques de tunnels traverseront-elles aussi bien les siècles ?
Levé de parement
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