Des laitiers dans les bétons projetés ?
C’est un véritable challenge qui est en train d’être relevé car les laitiers posaient jusqu’à présent de réels problèmes pour les bétons projetés. En effet, les activateurs liquides sans alcalins, qui ont remplacé les silicates depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, ont permis d’améliorer leur durabilité des BP ainsi que la sécurité des opérateurs de projection et la protection de l’environnement, mais ils produisent un dégagement de H2S au contact des laitiers… Inacceptable dans un environnement confiné ! De plus, seul le clinker étant activé par ces produits, une seconde difficulté rencontrée était la faible vitesse de montée en résistance des bétons projetés formulés avec des CEM III au laitier ou du laitier utilisé comme addition minérale.
Ces problèmes ont pu être résolus grâce à un accélérateur en poudre, ECOSHOT, particulièrement bien adapté au laitier. Une machine doseuse, asservie sur le débit de béton, a également été développée. Des pourcentages de substitution encore plus élevés (jusqu’à 80%) peuvent techniquement être utilisés, en dehors du cadre normatif, et donner de très bonnes performances.
Lors de la démonstration du 18 avril, à partir d’une formule de béton projeté utilisée sur un chantier parisien, la substitution de 60% du ciment par du laitier a permis, avec un E/C de 0.45, d’obtenir une rhéologie très stable, facile à pomper, donnant peu de pertes à la projection et atteignant des performances mécaniques impressionnantes : dès 30 minutes, la résistance moyenne mesurée sous presse sur 3 cubes de 10 cm de côté était de 1.5 MPa ! A 1h et 2 h, elle dépassait les 2 MPa, atteignant plus de 4 MPa à 4h.
Et ce n’est pas seulement ces performances mécaniques excellentes qui sont intéressantes, mais aussi, et peut-être surtout, la possibilité ouverte de formuler des bétons projetés adaptés à des environnements chimiques très agressifs comme les milieux sulfatés, que l’on peut rencontrer en région parisienne (dans les zones de gypse) ou sur le parcours du tunnel de base du Lyon-Turin Ferroviaire…
Cerise sur le gâteau, les émissions de CO2 sont divisées par 2 par rapport à la formule initiale !
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