En 10 ans, évolution des connaissances et comportements des usagers en tunnel routier

Le projet ACTEURS mené en 2004, visait à mieux comprendre le comportement des usagers face aux situations qu’ils peuvent rencontrer en tunnel, pour en déduire ensuite des propositions en matière de conception ou d’exploitation des ouvrages.

Une des actions de ce projet consistait à réaliser une enquête auprès des usagers des tunnels. Les questionnaires portaient sur leur connaissance du milieu tunnel et de ses équipements, sur leur connaissance et leur compréhension des règles de conduite dans le tunnel, et sur les comportements qu’ils adopteraient en cas d’accident ou d’alerte incendie dans le tunnel.

Les résultats de cette enquête ont débouché sur plusieurs actions dans le domaine de la mise en évidence des équipements de sécurité par exemple, ou encore dans ceux de la formation et de l’information des conducteurs : campagnes de communication et d’information sur les spécificités de la conduite en tunnel réalisées par les exploitants, intégration de notions relatives à la conduite en tunnel dans la formation au permis de conduire et lors de l’examen du code de la route, mise en place d’un module relatif à la conduite en tunnel dans le cadre des formations initiale et continue des conducteurs professionnels.

Plus de dix ans après cette première enquête, le CETU a réalisé une nouvelle enquête en 2015 en partenariat avec l’Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes et les exploitants concernés (AREA, ATMB, SFTRF). Le questionnaire reprenait les mêmes questions que celui de 2004. Ont simplement été ajoutées des questions relatives à des dispositions introduites depuis : panneau « Tunnel », plots de balisage lumineux de couleur bleue, signalétique des issues de secours… L’échantillonnage des usagers (620 questionnaires exploitables) a été voulu globalement similaire à celle de 2004 avec une proportion quasi égale entre véhicules légers et poids lourds.

La conduite de deux enquêtes par interviews, à 11 ans d’intervalle, dans un contexte identique, a permis de mesurer l’évolution des connaissances des usagers de la route en matière de sécurité dans les tunnels routiers ainsi que l’évolution du comportement en situation de crise.

Ainsi la traversée d’un tunnel s’est banalisée. En 2004, une personne sur cinq considérait la traversée d’un tunnel comme une expérience éprouvante. En 2015, la traversée d’un tunnel laisse indifférente près de 9 personnes sur 10.

Par rapport à 2004, les usagers ont une connaissance nettement accrue des équipements de sécurité (téléphone, extincteurs et guidage lumineux). 99 % d’entre eux savent qu’il existe des issues de secours dans les tunnels traversés, et la signalisation et les éléments de couleur verte sont perçus comme des éléments de repérage efficaces et connus.

On constate également une connaissance accrue des vitesses à respecter en tunnel.

Concernant les règles relatives aux distances de sécurité, on ne constate pas d’évolution significative chez les usagers des tunnels transfrontaliers, ceux-ci étant déjà à 97 %, dès 2004, au fait de la distance à respecter. En revanche, la progression est plus nette chez les usagers des tunnels autoroutiers, avec un pourcentage des usagers informés de cette distance passant de 15 % en 2004 à 27 % en 2015.

Les résultats de l’enquête 2015 montrent également que le comportement à avoir en situation de crise est mieux maîtrisé :

Ainsi, lors d’un feu sur leur propre véhicule :

  • Les usagers ont compris les spécificités propres aux tunnels transfrontaliers : moins de comportements de fuite et plus d’arrêts actifs (mise en sécurité, appel des secours, assistance aux autres usagers) ;
  • Par contre, dans les tunnels autoroutiers, il est attendu de l’usager qu’il essaie de sortir du tunnel avec son véhicule. Or, les réponses montrent que les usagers (VL et PL) privilégient l’arrêt au détriment de la sortie du tunnel avec le véhicule.

Lors d’un feu sur un véhicule qui précède :

  • On constate un comportement adéquat des chauffeurs PL mais plus de comportements de fuite chez les usagers VL qui, à plus de 50 %, chercheront à doubler le véhicule pour sortir du tunnel (autoroutier notamment).

Lors d’une alerte incendie sans visibilité du véhicule impliqué :

  • On constate une prise de conscience chez les usagers qu’il est nécessaire de s’arrêter et de se mettre en sécurité. Cela va bien dans le sens recherché avec la mise en place d’issues de secours.

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